Guépard
Fiche Information
Nom scientifique : Acinonyx jubatus
Mode de vie : Femelle : solitaire / Mâle : solitaire ou en fratrie
Milieu : Plaines, steppes, savanes, zones broussailleuses, forêts sèches, semi-déserts ou déserts
Taille :
Longévité : 12 à 15 ans
Maturité sexuelle : 2 à 3 ans
Gestation/Incubation : 90 à 98 jours
Reproduction : Toute l'année
Poids moyen : 43kg pour un mâle et 38kg pour une femelle
Régime Alimentaire : Carnivore
Statut de conservation :
Répartition géographique

Description
Le guépard est un membre de l’ordre des Carnivores et de la famille des Félidés. Bien qu’il côtoie le lion, le tigre ou le chat domestique au sein de cette famille, ses plus proches cousins sont le puma et le jaguarundi.
Il est le seul représentant de son genre (Acinonyx), mais 5 sous-espèces sont actuellement reconnues. Elles se différencient entre autres par leurs caractéristiques génétiques et morphologiques ou leur localisation géographique. Deux d’entre elles sont très menacées : Acinonyx jubatus hecki, présent en Afrique du nord-ouest et Acinonyx jubatus venaticus que l’on retrouve en Iran seulement.
Le Saviez-vous ?
- Le nom de genre « Acinonyx », d’origine grecque fait référence à ses griffes non rétractiles : « akinesia » veut en effet dire « griffe sans mouvement ».
- Le guépard a été domestiqué près de 3000 ans avant Jésus Christ par les Sumériens. Il était autrefois capturé adulte (aucun élevage en captivité n’a été obtenu avant 1956) et utilisé comme auxiliaire de chasse aristocratique, ce qui a causé sa disparition de la Péninsule Arabique à l’Inde.
Particularité
- Longueur du corps : 112 à 150 cm.
- Longueur de la queue : 66 à 84 cm.
- Poids du mâle : 43 kg en moyenne.
- Poids de la femelle : 38 kg en moyenne.
- Le pelage est de couleur jaune allant jusqu’au beige clair, et recouvert de taches noires ovales. La face ventrale de l’animal est plus pâle, voire blanche. L’extrémité de la queue est annelée de noir et se termine par un pinceau de poils blancs.
- Les jeunes guépards ont une touffe de poils longs et clairs dressée sur leurs épaules. Elle commence à disparaître vers l’âge de 3 mois, mais peut encore être en partie visible sur les animaux de 2 ans. Cette « crinière » leur permettrait de passer inaperçus dans les hautes herbes ou bien d’être confondus avec un ratel (blaireau au dos recouvert de poils blancs et à la mâchoire très puissante que les prédateurs évitent).
- Ce qui distingue le guépard des autres félins ce sont ses larmiers, c’est-à-dire les lignes noires reliant le coin interne de l’oeil au coin externe de la gueule. Ces « larmes » sombres permettraient d’améliorer la vision de l’animal en diminuant les reflets lumineux du soleil.
Adaptations à la course :
Le guépard possède de nombreuses adaptations qui font de lui l’animal terrestre le plus rapide au monde :
- un corps élancé ;
- une taille très fine ;
- une colonne vertébrale très flexible qui lui permet d’augmenter la longueur de ses foulées ;
- de longues pattes ;
- des griffes semi-rétractiles qui assurent une meilleure prise au sol (contrairement aux autres félins) ;
- une queue longue qui fait office de balancier et permet d’avoir un meilleur équilibre, notamment quand l’animal prend un virage en pleine course ;
- une petite tête ;
- des oreilles courtes ;
- des narines larges qui favorisent une entrée d’air plus importante, ce qui est un atout pour récupérer d’une course ;
- des dents aux racines courtes qui laissent ainsi plus de place aux voies respiratoires ;
- une cage thoracique profonde ;
- un coeur puissant, des poumons très développés et des artères solides.
Grâce à ses caractéristiques morphologiques et physiologiques, l’animal peut atteindre une vitesse de 110 km/h mais sur des distances courtes de 200 à 300 m maximum.
Le prix à payer pour cette adaptation :
S’il est taillé pour la vitesse, il est en contrepartie bien mal adapté au combat. Ses mâchoires peu puissantes et ses dents courtes ne lui permettent pas de se défendre contre les grands prédateurs (lion, panthère ou hyène) lorsqu’ils attaquent ses jeunes ou lui volent ses proies. De plus, après une course, le guépard est très vulnérable car il a besoin de récupérer. Son rythme cardiaque, son rythme respiratoire et sa température ont fortement augmenté et il ne peut pas se nourrir ou combattre immédiatement.
Répartition géographique
Autrefois le guépard était largement représenté en Asie et en Afrique, du Cap de Bonne Espérance à la Méditerranée, en passant par la Péninsule Arabique, le Moyen Orient, l’Inde et le sud de l’ancienne Union Soviétique. Aujourd’hui on ne le trouve plus qu’en Iran et en Afrique sub-saharienne.
Habitat
L’espèce fréquente les milieux ouverts ou arides : plaines, steppes, savanes, zones broussailleuses, forêts sèches, semi-déserts ou déserts.
Régime alimentaire
Le guépard se nourrit principalement de proies de moins de 40 kg : gazelles et antilopes, phacochères, oiseaux, lièvres…
Il utilise essentiellement son sens de la vue pour chasser. La recherche de proies a lieu aux heures les moins chaudes de la journée : tôt le matin ou en fin d’après-midi.
En étant actif le jour, il évite la compétition avec les lions et les hyènes qui ont tendance à chasser la nuit et qui pourraient lui voler les proies qu’il vient de capturer.
Structure sociale
Contrairement à la plupart des félins qui sont solitaires (exception faite du lion qui vit en groupe), le guépard présente un degré de socialité assez développé : les jeunes d’une même portée peuvent rester ensemble près de 6 mois après leur indépendance.
Les femelles deviennent solitaires lorsqu’elles atteignent leur maturité sexuelle, alors que les mâles forment assez souvent des coalitions (des trios généralement) parfois formées d’individus non apparentés. Des groupes de 10 à 20 individus ont occasionnellement été observés dans les régions où les autres grands prédateurs (comme le lion ou la hyène) étaient absents.
Les principaux avantages de cette vie en groupe sont la meilleure défense d’un territoire à plusieurs, un accès facilité aux femelles et un meilleur état de santé, les tâches quotidiennes étant partagées.
La densité et l’abondance de guépards varient énormément en fonction de la présence de proies adaptées ou de celle de grands prédateurs. Ainsi, dans les plaines du Serengeti, les guépards sont plus nombreux lors des rassemblements migratoires des gazelles de Thomson.
La taille du territoire varie également en fonction de l’organisation sociale des individus. Les guépards solitaires mâles ou femelles, qui ont un mode de vie semi-nomade, ont des territoires de 800 à 2500 km² qui se chevauchent. Les mâles formant des coalitions défendent au contraire, des territoires plus petits de 12 à 150 km².
Reproduction
Cette espèce se reproduit tout au long de l’année, cependant on observe un pic des naissances pendant la saison des pluies.
- Durée de la gestation : 90 à 98 jours.
- Taille de la portée : 3 à 8 petits.
- Intervalle entre 2 portées : 15 à 19 mois normalement. Si la femelle perd sa portée, elle entre en oestrus rapidement.
- Indépendance du jeune : 13 à 20 mois.
- Maturité sexuelle : 2 à 3 ans.
La longévité du guépard est d’environ 12 à 14 ans dans le milieu naturel, et de 10 à 21 ans en captivité.
Protection de l'espèce
Il subsisterait moins de 10 000 guépards dans le monde, alors qu’ils étaient près de 100 000 au 19e siècle. On estime qu’ils ont disparu de près de 76% de leur répartition géographique originelle.
Le guépard d’Asie quant à lui, est extrêmement menacé : il ne resterait plus que 60 à 100 individus maximum en Iran.
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a donc classé l’espèce dans la catégorie «Vulnérable» et deux de ses sous-espèces sont «En danger critique d’extinction» (guépard d’Iran et celui d’Afrique du nord-ouest).
La disparition de l’espèce s’explique par une consanguinité importante, une forte mortalité juvénile, la perte de son habitat, la diminution du nombre de ses proies, les conflits avec l’homme et une capacité réduite à survivre dans les parcs et réserves à cause de la présence des grands prédateurs.
- Une diversité génétique très faible comparée à celle des autres félins :
Elle serait probablement due au fait que la population de guépards a subi plusieurs «goulots démographiques» dans le passé, c’est-à-dire une brutale diminution de sa taille. De nombreux individus auraient disparu suite à une catastrophe naturelle par exemple, entraînant une perte de la diversité génétique et une fragilisation de l’espèce (résistance amoindrie aux maladies, taux de reproduction faible, mortalité juvénile élevée, vulnérabilité aux changements environnementaux ou écologiques).
- Une fragilité liée à la compétition interspécifique :
Le guépard doit faire face à des prédateurs plus puissants que lui : lion, hyène et panthère. Ces derniers, associés aux babouins, vautours ou chacals, sont responsables en grande partie de la mort des jeunes guépards.
Le taux de mortalité atteint près de 90% les 6 premières semaines de leur existence.
- En Afrique de l’est, la principale cause de disparition de l’espèce est la fragmentation ou la perte de l’habitat. Les superficies des zones protégées ne sont pas assez grandes pour assurer la survie à long terme de l’espèce.
- En Iran, les activités humaines provoquent la disparition des proies du guépard : les ongulés sauvages sont chassés par l’homme ou perturbés par le bétail et les chiens de troupeau. De plus, la construction de routes, de chemins de fer ou de mines provoque la fragmentation de cette population déjà très réduite.
- En Afrique du nord, le problème principal est le faible nombre de proies potentielles, qui pousse les guépards à se nourrir de bétail et conduit à leur élimination par l’homme.
- En Afrique du sud, les animaux sont souvent tués ou persécutés car ils sont perçus à tort comme une grande menace pour le bétail. Or les guépards ne seraient responsables que de 3 % de la perte de bétail due à des prédateurs.
- En Namibie, au Zimbabwe et au Botswana, il existe par ailleurs des quotas de chasse pour les trophées et des quotas de capture d’animaux vivants, notamment dans les propriétés privées.
Le guépard est protégé par des lois internationales et nationales. Des zones protégées ont été créées aussi bien en Afrique qu’en Asie. Cependant certains pays donnent encore l’autorisation de tuer un animal qui s’attaquerait aux troupeaux.
L’espèce est par ailleurs classée en Annexe I de la Convention de Washington sur le commerce de la faune et de la flore menacées.
Pour protéger efficacement le guépard et maintenir des populations viables dans le milieu naturel, il faut protéger son habitat et les proies dont il se nourrit. Pour cela, il est nécessaire d’apprendre à mieux le connaître en identifiant ses besoins exacts, tout en tenant compte des populations locales et de leurs besoins. Cela suppose un travail en collaboration avec les gouvernements locaux, les grandes exploitations privées et les populations locales.
Exemples :
- le programme de conservation lancé en 1994 par le Cheetah Conservation Fund en Namibie, promeut une meilleure protection des troupeaux par l’utilisation de chiens de garde (élevés et formés par le CCF) et par le maintien d’un nombre suffisant de proies sauvages aux alentours. Ce projet a permis de diminuer le nombre de guépards tués ou piégés en réduisant les pertes de bétail de 80%.
- depuis 2010, Thoiry-Peaugres Conservation travaille en collaboration avec des biologistes et des gardes du Parc du W pour étudier et protéger les populations de guépards de cette région du Niger.
Mieux comprendre le guépard
De nombreuses études de terrain sont en cours dans plusieurs pays afin de déterminer le statut de l’espèce, ses effectifs, ses comportements, son exploitation du milieu, ses relations avec l’homme…
En collectant et analysant plusieurs types de données, les chercheurs peuvent appréhender l’espèce dans sa globalité (écosystème, dynamique de ses populations, génétique...) et mettre en place les programmes de conservation les plus adaptés.
Faire connaître le guépard
De l’éducation du public dépend la préservation des écosystèmes dans lesquels le guépard joue un rôle important. Ainsi, chaque action de conservation est associée à des campagnes de sensibilisation et d’information auprès de tous les acteurs potentiels : villageois, fermiers, politiques, étudiants…
Vers une coexistence bénéfique ?
La plupart des programmes sont axés sur les avantages que les populations locales pourraient retirer de leur implication dans la conservation de l’espèce et de son environnement : création d’emplois, amélioration des conditions de vie, préservation et développement d’une région…