Suricate

Fiche Information

Nom scientifique : Suricata suricatta

Mode de vie :

Milieu :

Taille :

Longévité : Entre 5 à 15 ans

Maturité sexuelle : Vers 1 an

Gestation : Environ 11 semaines

Reproduction :

Poids moyen : 620 à 970 g en moyenne

Nourriture :

Statut de conservation :
LC

Répartition géographique

Description

  1. Le suricate appartient à l’ordre des Carnivores et à la famille des Herpestidés qui regroupe les mangoustes. Cette famille est constituée d’une trentaine d’espèces qui ont en commun un corps allongé, des pattes courtes pourvues de griffes non rétractiles facilitant le creusement du sol, et des dents acérées.

Les mangoustes appartiennent à un groupe apparu il y a près de 22 millions d’années et qui est à l’origine des carnivores «modernes». Leurs cousins les plus proches appartiennent à la famille des hyènes.

Le Saviez-vous ?

- Le suricate résiste très bien au venin des scorpions et des serpents : un cobra devrait injecter une dose 8 fois supérieure à celle qu’il utiliserait pour un lapin pour tuer cette mangouste.
- Sa vue est excellente : il peut repérer un rapace à plus de 400 m de distance et l’identifier assez rapidement comme un danger.

Particularité

Caractéristiques morphologiques

- Longueur du corps : 25 à 35 cm.
- Longueur de la queue : 17 à 25 cm.
- Poids : 620 à 970 g en moyenne.

- Le suricate est caractérisé par son museau fuselé, sa tête ronde et ses petites oreilles.

- Son pelage est beige grisé avec des zones plus sombres autour des yeux et au bout de la queue. Des bandes horizontales foncées sont également présentes sur le dos. La couleur du pelage varie en fonction de la localisation géographique des individus : les suricates vivant en milieu très aride sont plus clairs que ceux des autres régions.

- Sa queue longue lui est très utile lorsqu’il se tient debout sur ses pattes postérieures, elle lui permet de garder son équilibre en jouant le rôle de troisième patte.

- Les griffes des membres antérieurs sont longues et épaisses, elles sont utilisées pour creuser le sol.

- Les oreilles sont obturées par une membrane lorsque l’animal creuse, ce qui permet de protéger ses tympans du sable.

- Une troisième paupière, la membrane nictitante, vient également recouvrir ses yeux quand il fouille le sol.

- Le suricate possède des glandes anales qui sécrètent un «musc» très odorant qui imprègne ses crottes. De plus, en frottant ses glandes sur les rochers ou les buissons, l’animal dépose son odeur qui renferme de nombreuses informations sur lui (sexe, âge, statut social, statut reproducteur...).

Répartition géographique

Le suricate est présent dans le sud de l’Afrique, au Botswana, en Namibie, Angola et Afrique du sud.

Habitat

L’espèce fréquente les milieux ouverts et arides : plaines, savanes et déserts, dont le sol est assez dur pour permettre le creusement de terriers résistants. Si les suricates utilisent parfois les abris des écureuils terrestres ou des mangoustes jaunes (avec lesquels il leur arrive de partager le terrier), ils en creusent aussi eux-mêmes.

Les terriers jouent un rôle essentiel dans la vie des suricates. Ils procurent une protection contre les rayons du soleil ou le froid de la nuit, mais également contre les prédateurs. Les terriers sont entretenus par tout le groupe et utilisés parfois pendant plusieurs années. Un terrier typique est constitué d’une quinzaine d’ouvertures qui donnent sur des galeries étroites qui débouchent sur des chambres parfois à près de 2 m de profondeur.

Au fond du terrier, la température ne varie que de 1 ou 2 degrés, alors qu’à l’extérieur, le suricate doit parfois faire face à des variations de température de 30 °C en une journée. En été la température au sein du terrier est de 22 à 23°C, alors qu’à l’extérieur elle avoisine les 40°C. De même en hiver, lorsqu’il fait -4°C dehors, il fait 10°C dans le terrier. Les suricates se réchauffent alors en se serrant les uns aux autres.

Régime alimentaire

Le suricate chasse principalement les insectes (larves et adultes) et les scorpions, mais il lui arrive aussi de manger des escargots et de petits vertébrés (amphibiens, lézards, serpents, rongeurs, oiseaux et leurs oeufs). Il peut également se nourrir de végétaux (racines et tubercules, melons, baies et fruits...) notamment pour se réhydrater.

La tête proche du sol, il quadrille la surface et se met à retourner les pierres ou creuser dès qu’il repère une proie à son odeur. Il l’attrape avec sa gueule et la croque si elle est de petite taille, sinon il la tue d’une brusque secousse de la tête avant de la manger en la tenant entre ses pattes. Ses dents fines et coupantes permettent de transpercer facilement la carapace des insectes et des scorpions.

Chaque suricate chasse pour lui et ne partage pas ses proies même si elles sont de grande taille (souris, lézard...). Une exception à cette règle : les jeunes sont nourris par les adultes lors de leurs premières sorties.

Structure sociale

Le suricate est une espèce très sociale : elle vit en groupe de 3 à 40 individus composé de plusieurs adultes de chaque sexe.

Généralement un couple dominant dirige un clan qui est constitué en grande partie de ses descendants. Cependant, parfois quelques femelles et mâles non apparentés viennent se joindre à ce groupe familial. Si la plupart du temps seul ce couple se reproduit, il peut arriver que des femelles subordonnées donnent naissance à des petits.

La taille du territoire varie généralement de 1 à 4 km² pour un clan important. Il peut contenir plus de 60 terriers différents que les animaux utilisent en fonction de leurs pérégrinations.

La protection et la défense de ce territoire passent tout d’abord par un marquage olfactif de ses limites. Les membres du groupe vont déposer leurs crottes et les sécrétions de leurs glandes anales aux endroits les plus stratégiques (les abords des terriers par exemple). Un clan qui se présente alors à ces «bornes» de marquage sait que le territoire est déjà occupé et va s’installer ailleurs.

S’il arrive que deux clans se rencontrent sur un même territoire, les individus chercheront dans un premier temps à s’intimider. Pour impressionner son adversaire, le suricate prend une posture particulière, effectue des mouvements répétitifs et émet des grondements variés. Le but étant de paraître le plus grand possible en hérissant ses poils, arrondissant le dos, redressant la queue, tout en griffant le sol. Si cela ne suffit pas, les animaux se lanceront dans une bataille qui peut parfois être fatale à certains individus.

Jamais sans mon clan !

Pas facile d’être prédateur et proie en même temps, surtout dans un milieu si rude ! Pour s’en sortir, cette mangouste a trouvé la solution : vivre en groupe.

La clé de la longévité d’un clan de suricates, c’est le nombre de ses membres. Plus il y a d’individus, plus les taches peuvent être réparties : un individu sera sollicité moins souvent et moins longtemps, il perdra donc moins d’énergie et aura plus de temps pour chercher sa nourriture.

Le suricate passe en effet sa journée à fouiller la terre à la recherche de petites proies. Le museau dirigé vers le sol, il ne peut observer les alentours et s’abriter à temps si un prédateur apparaît. C’est pourquoi les membres d’un groupe se partagent les tâches : un individu est chargé de faire le guêt pendant que les autres recherchent leur nourriture. Il se place en un point haut afin d’avoir la meilleure vue possible sur les environs : sommet d’un buisson, d’un arbuste, d’un rocher ou d’une termitière.

Cette sentinelle signale qu’elle ne voit aucun danger immédiat en émettant un petit son régulier qui rassure le groupe. Si un prédateur vient à apparaître, elle pousse un cri de plus en plus fort et à un rythme de plus en plus rapide à mesure qu’il se rapproche. Un aboiement répété, bref et puissant signalera à tous qu’il faut se mettre à l’abri immédiatement. Selon le type de prédateur (aérien ou terrestre), le guetteur pousse des cris différents, ce qui permet aux membres du groupe de s’abriter sous terre (prédateur aérien) ou de se regrouper en entourant les jeunes (prédateur terrestre).

Tous les membres adultes se relaient pour tenir le rôle de sentinelle. Cependant, on a remarqué que ce sont souvent les mâles les plus expérimentés et les plus lourds qui s’en chargent. En effet cette tache est très fatiguante car elle nécessite une concentration importante pendant une période de temps assez longue et sans prise de nourriture.

Par ailleurs le suricate possède un avantage supplémentaire pour échapper aux prédateurs : il a un sens de l’orientation et une mémoire très développés. Il connaît parfaitement les nombreuses cachettes et abris que renferme son territoire.

De plus, lorsque la troupe se déplace à la recherche de nourriture, chacun émet un petit bruit qui permet de garder le contact, même s’il a perdu de vue ses congénères.

La vie en groupe procure également une meilleure défense contre les prédateurs : lorsqu’un suricate est attaqué, c’est tout son clan qui va le défendre, «toutes dents et toutes griffes dehors» ! Toute la troupe tente de destabiliser ou de faire fuir «l’ennemi» en l’encerclant, en poussant des grognements et en le mordant à tour de rôle.

L’un des autres avantages de la vie en groupe c’est qu’elle permet un meilleur élevage des jeunes : tous les membres du groupe participent à leur éducation et les protègent des nombreux dangers.

Tous ces bénéfices sont obtenus parce que les relations sociales au sein du clan sont bien entretenues et puissantes. En effet, les suricates passent de longs moments à se toiletter les uns les autres, à se marquer avec leurs glandes anales. En se frottant ainsi, chaque membre mixe son odeur à celles des autres pour porter finalement une odeur qui est celle du groupe et plus simplement la sienne. Cette odeur est la véritable carte d’identité du clan.

Après une période de grande tension (combat contre un autre clan, attaque d’un prédateur, disparition provisoire d’un membre du clan...), tous les suricates d’un groupe se «congratulent» en se léchant, se toilettant, se mordillant et se frottant les uns contre les autres. Cette véritable petite cérémonie permet de reserrer les liens entre membres et d’affirmer que chaque individu est bien un membre du groupe.

Reproduction

Cette espèce se reproduit tout au long de l’année, cependant on observe un pic des naissances pendant la saison des pluies.
- Durée de la gestation : environ 11 semaines.
- Taille de la portée : 2 à 7 petits.
- Indépendance du jeune : 9 à 12 mois.
- Maturité sexuelle : vers 1 ans.

Si les conditions sont favorables (territoire riche en proies, clan important, conditions climatiques clémentes...), une femelle peut donner naissance à plusieurs portées par an (elle peut s’accoupler à nouveau très rapidement après avoir mis bas). Les nouveaux-nés ont les yeux et les oreilles clos, et leur pelage est peu développé. Si la mère doit les déplacer, elle le fait en tenant délicatement leur cou dans sa gueule.

La survie des nouveaux-nés dépend en grande partie de l’état de nutrition de la mère : plus il y aura de membres susceptibles de s’occuper des jeunes, plus la femelle pourra passer du temps à se nourrir et plus elle produira de lait pour nourrir ses petits. Si plusieurs femelles donnent naissance à des petits en même temps, elles allaitent tous les petits du groupe.

Les nouveaux-nés ont besoin de chaleur et de protection contre les prédateurs ou les clans adverses. Des baby-sitters des 2 sexes se chargent de cette mission.

Les jeunes commencent à sortir du terrier vers 3 semaines et se mettent à fourrager avec le groupe vers 5 à 6 semaines. Cependant ils ont toujours besoin d’être assistés pour la chasse : les adultes les laissent manger les proies qu’ils ont capturées. Ils acquièrent ainsi les techniques de chasse qui leur seront utiles plus tard. Vers l’âge de 3 mois les jeunes participent à la majorité des taches et vers 6 mois ils débutent leur activité de sentinelle. Lorsque de nouvelles naissances ont lieu, ils sont chargés du baby-sitting à leur tour.

La longévité du suricate est d’environ 5 à 15 ans dans le milieu naturel, et de 10 à 15 ans en captivité.

Une journée chez les suricates

Aux premiers rayons de soleil, les membres du groupe sortent du terrier et se réchauffent côte à côte. Ils passent un long moment à se saluer et se toiletter les uns les autres.

Si des naissances ont eu lieu récemment et que les jeunes sont encore au terrier, des baby-sitters restent auprès d’eux pendant que le reste de la troupe part à la recherche de nourriture. Un individu quitte le groupe pour prendre son tour de garde pendant que les autres fouillent le sol. Tous se relaient jusqu’à ce que chacun ait pu se nourrir.

Parfois, lorsque la température est trop élevée ou la zone de fourragement trop éloignée du terrier principal, les suricates se réfugient dans un terrier provisoire pour se reposer.

Si le territoire est riche en proies, le clan retourne assez rapidement au terrier. Les adultes jouent alors avec les plus jeunes, puis tout le clan participe à l’entretien du terrier. Lorsque la nuit tombe et que les températures se rafraichissent, les suricates se retirent dans une chambre du terrier pour y passer la nuit tous ensemble.

Protection de l’espèce

Le suricate n’est pas une espèce menacée, elle ne bénéficie donc pas de mesure de protection spécifique. Il est répandu dans tout le sud de l’Afrique, présent dans de nombreuses aires protégées et ne subit pas de menace particulière.

Les prédateurs auxquels l’espèce doit faire face sont principalement : l’aigle martial, l’aigle ravisseur, le chacal et les serpents.

A ce titre, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) l’a classée dans la catégorie «Préoccupation mineure».

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