Rhinocéros blanc

Fiche Information

Nom scientifique : Ceratotherium simum

Mode de vie :

Milieu :

Taille :

Longévité : De 40 à 50 ans

Maturité sexuelle : 6 à 7 ans pour les femelles et 7 à 10 ans pour les mâles

Gestation : environ 16 mois

Reproduction :

Poids moyen : 1,3 à 3,5 tonnes en moyenne

Nourriture :

Statut de conservation :
CR

Répartition géographique

Description

Le rhinocéros blanc appartient à l’ordre des Perissodactyles, qui regroupe les ongulés qui prennent appui sur le sol par leur doigt médian (rhinocéros, chevaux, tapirs…). La plupart ont généralement un nombre impair de doigts. Ainsi le rhinocéros blanc fait partie de la famille des Rhinocérotidés, qui possèdent 3 doigts à chaque patte.

Au sein de cette famille on retrouve cinq espèces qui se différencient par leurs caractéristiques morphologiques, comportementales ou leur répartition géographique :
– le rhinocéros blanc (Ceratotherium simum), présent en Afrique (sud et centre) ;
– le rhinocéros noir (Diceros bicornis), présent en Afrique (sud) ;
– le rhinocéros indien (Rhinoceros unicornis) présent au Népal et en Inde ;
– le rhinocéros de Sumatra (Dicerorhinus sumatrensis) présent sur les îles de Sumatra et Bornéo, et dans la Péninsule malaise ;
– le rhinocéros de Java (Rhinoceros sondaicus) présent sur l’île de Java.

Par ailleurs, deux sous-espèces de rhinocéros blanc sont actuellement reconnues, celle du nord (République Démocratique du Congo), Ceratotherium simum cottoni, et celle du sud, Ceratotherium simum simum.

Le Saviez-vous ?

Les jeunes mâles tètent plus longtemps et plus souvent que les femelles, ils sont également sevrés plus tard. Ce phénomène est courant chez les ongulés dont le mâle est beaucoup plus grand et plus lourd que la femelle.

Particularité

Caractéristiques morphologies
- Longueur du corps : 3,4 à 4,2 m.
- Longueur de la queue : 50 à 70 cm.
- Hauteur au garrot : 1,5 à 1,8 m.
- Poids : 1,3 à 3,5 tonnes en moyenne. Les mâles sont plus lourds et plus grands que les femelles.

Après l’éléphant, le rhinocéros blanc est le second plus gros mammifère terrestre. Il partage cette place avec l’hippopotame.
- Cette espèce se reconnaît aisément à sa tête et son corps massifs, son cou court surmonté d’une bosse et ses cornes.

- Le rhinocéros blanc, contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, est de couleur gris-brun. Sa peau épaisse est dépourvue de poils sauf aux extrémités des oreilles et de la queue. Malgré son apparente solidité, sa peau nécessite des soins constants : les bains de boue, de terre ou d’eau sont indispensables pour éliminer les cellules mortes, les parasites et surtout recouvrir le corps d’une gangue protectrice contre les coups de soleil. Les bains de boue permettent également au rhinocéros de réguler sa température interne. Pour se rafraîchir, il patauge alors dans les trous d’eau peu profonds existants, ou dans ceux qu’il creuse en se roulant dans des dépressions du sol.

- Le rhinocéros doit son nom au grec ancien : «rhis, rhinos» signifie «nez» et «keras» veut dire «corne». L’apparence de cet animal est en effet rendue unique par les cornes qui sont présentes sur son nez. Le rhinocéros blanc en possède deux dont la plus longue, l’antérieure, peut atteindre 150 cm mais mesure en moyenne 90 cm. La corne postérieure dépasse rarement les 60 cm de long. Ces cornes servent d’arme contre les prédateurs ou sont utilisées lors de rares combats entre mâles.

Cette corne est différente de la corne que l’on trouve sur la tête d’une vache ou d’une antilope par exemple. Elle pousse en continu par sa base (d’environ 7 cm par an) et s’use en permanence. Elle est uniquement composée de kératine agglutinée, une protéine fibrillaire que l’on trouve dans nos cheveux ou nos ongles. Elle ne renferme donc pas d’os, mais son centre très compact lui procure une grande dureté. La couche la plus externe est par contre plus fragile. Le rhinocéros, en frottant ses cornes contre les rochers ou les troncs d’arbres les «sculpte» et leur donne parfois une forme particulière.

- Son ouïe et son odorat sont très développés, contrairement à sa vue. En effet, ses yeux sont petits, placés de part et d’autre de la tête et les cornes sont une barrière supplémentaire à une bonne vision d’ensemble.

- Ses oreilles sont petites, mais il peut les orienter dans toutes les directions, indépendamment l’une de l’autre. Elles sont généralement toujours en mouvement car il se sert principalement de son ouïe pour récupérer toutes les informations de son environnement. Malgré son poids, le rhinocéros peut courir à plus de 55 km/h sur de courtes distances. Il atteint cette vitesse grâce à ses jambes puissantes et ses 3 doigts à chaque patte qui lui confèrent une bonne adhérence dans la boue et le sable.

- Le rhinocéros blanc se caractérise par sa gueule large et plate qui lui permet d’arracher efficacement les brins d’herbe dont il se nourrit.

Rhino blanc, rhino noir... et pourtant gris-bruns tous les deux !
Le rhinocéros blanc doit son nom à la forme de sa gueule et à une erreur de traduction. Les Afrikaners différenciaient ces 2 espèces notamment à la forme de leur gueule : large et carrée pour le rhino blanc, étroite et préhensile pour le rhino noir. En Afrikaans, « large» se dit « wijd » , or les gens à l’époque avaient compris « white » qui veut dire « blanc » en anglais. Ils ont donc traduit « rhinocéros à bouche large » en « rhinocéros blanc » !

Répartition géographique
Le rhinocéros blanc est présent dans le sud de l’Afrique et peut-être encore en Afrique centrale.

Autrefois, on trouvait les populations de rhinocéros blancs du Nord au nord-ouest de l’Ouganda, au sud du Tchad, au sud-ouest du Soudan, dans la partie orientale de la République de Centrafrique et au nord-est de la République démocratique du Congo. Aujourd’hui, cette sous-espèce est considérée comme éteinte en République démocratique du Congo. Des enquêtes sont prévues dans le sud du Soudan pour confirmer si l’espèce est toujours présente dans cette zone.

Les populations de rhinocéros blancs du Sud étaient autrefois largement répandues en Afrique Australe mais il n’en restait plus que quelques dizaines au Natal au début du 20e siècle. Aujourd’hui, des populations importantes sont présentes en Afrique du Sud et des petites populations ont été réintroduites en Namibie, au Botswana, au Zimbabwe, au Kenya, en Ouganda, en Zambie et au Swaziland ; une petite population survit au Mozambique.

Les rhinocéros blancs du Sud sont actuellement les plus nombreux de toutes les espèces et sous-espèces de rhinocéros.

Habitat
L’espèce fréquente les milieux ouverts : plaines, savanes boisées et zones broussailleuses. On l’observe plus rarement dans les zones marécageuses.

En fait, le rhinocéros blanc recherche les endroits qui peuvent lui procurer les 4 éléments suivants :
- un terrain plat ;
- des herbes basses (plus nutritives que les herbes hautes plus lignifiées) ;
- des points d’eau et de boue pour se déshydrater mais aussi pour protéger sa peau ;
- des buissons denses pour pouvoir se protéger du soleil et des prédateurs.

Régime alimentaire
Tous les rhinocéros sont des animaux végétariens. Le rhinocéros blanc est particulièrement herbivore. Sa large bouche lui permet d'avoir une grosse surface de coupe afin de brouter les herbes basses de la savane.

Structure sociale
Le rhinocéros blanc est plus ou moins grégaire. On peut l'observer en solitaire ou en petits groupes composés de femelles accompagnés de leurs jeunes. Ce sont des animaux territoriaux qui marquent leur territoire en déposant des excréments sur la totalité de leur territoire.

Reproduction
- Durée de la gestation : environ 16 mois.
- Taille de la portée : 1 petit.
- Intervalle entre 2 portées : 2 à 3 ans si les conditions environnementales sont bonnes.
- Sevrage : vers 12 à 18 mois.
- Maturité sexuelle : 6 à 7 ans pour les femelles et 7 à 10 ans pour les mâles.

Si le rhinocéros est physiologiquement capable de se reproduire dès l’âge de 5-6 ans, il est rare de voir un mâle le faire avant l’âge de 13-15 ans. En effet, il ne peut avoir accès aux femelles en chaleur tant qu’il n’est pas assez puissant pour entrer en compétition avec les mâles dominants et les vaincre.

Cette espèce se reproduit tout au long de l’année, cependant on peut observer 2 pics de naissances en été et à l’automne. Lorsque l’urine d’une femelle indique que sa période d’oestrus est proche, le mâle territorial entreprend une parade nuptiale prolongée de 5 à 20 jours. Il empêche la femelle de quitter son territoire en la poursuivant parfois sur plus de 2 km et en poussant des cris particuliers proches du couinement. Il reste cependant toujours à une distance plus ou moins grande, imposée par elle (5 à 30 m) jusqu’à ce qu’elle soit en plein oestrus. Stimulé par l’urine de la femelle, ce mâle s’approche en émettant des vocalises spécifiques, mais il bat en retraite chaque fois qu’elle le menace et tolère même les interférences avec le petit qui peut l’accompagner. Finalement la femelle le laisse poser son menton sur sa croupe et peu de temps après il tente de s’accoupler avec elle. Ce n’est qu’après 15 à 20 heures de tentatives persistantes de la part du mâle que la femelle accepte l’accouplement en tordant sa queue sur le côté. Cette «lune de miel» se poursuit durant 2 à 5 jours sans qu’il y ait forcément de nouvel accouplement, puis le mâle retrouve son existence solitaire lorsque la femelle quitte son territoire.

Une femelle gestante proche de son terme s’isole dans une zone de couvert végétal dense pour mettre bas et élever son petit à l’abri durant le premier mois. Celui-ci pèse 50 à 80 kg à la naissance. Entre ses pattes postérieures, la femelle possède 2 mamelles qui augmentent de volume quelques temps avant la mise bas. Le nouveau-né les cherche dès qu’il est capable de tenir debout, 2 à 3 heures après sa naissance. Il commence à brouter de l’herbe dès l’âge de 2 mois mais est véritablement sevré vers 1 an. Lors de ses déplacements, le petit reste en contact rapproché avec sa mère mais la devance tout en répondant immédiatement à ses changements de direction. S’il faut fuir, il court devant sa mère qui le suit de très près. Lorsque son jeune atteint l’âge de 2-3 ans, la mère le repousse et s’accouple à nouveau.

La longévité du rhinocéros blanc est d’environ 30 à 40 ans dans le milieu naturel, elle peut atteindre les 50 ans en captivité.

Protection de l'espèce
La taille imposante des rhinocéros les rend presque invulnérables face aux autres animaux.. Seuls les jeunes peuvent être des proies faciles pour les lions ou les hyènes. L’Homme est donc le principal responsable de leur disparition par la destruction de leur habitat (déforestation) et par le braconnage (pour leurs cornes).

A l’heure actuelle, il resterait environ 20 000 rhinocéros blancs dans le milieu naturel. L’espèce est préservée par des lois internationales et nationales. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a classé la sous-espèce du sud dans la catégorie « Quasi-menacée d’extinction ». et celle du nord en « Danger critique d’extinction ». De plus, elle est placée en Annexe I de la Convention de Washington sur le commerce de la faune et de la flore menacées pour tous les pays où elle est présente sauf l’Afrique du sud et le Swaziland (pour lesquels elle est en Annexe II).

La principale menace sur l’espèce est le braconnage pour le commerce international de sa corne. Celui-ci alimente 2 marchés :
- celui d’Asie (particulièrement en Chine, à Taïwan et en Corée du sud) où la corne est vendue pour être utilisée en médecine traditionnelle (alors qu’elle n’a aucune vertu curative réelle). Cette demande est en constante augmentation, d’autant plus que les syndicats du crime chinois et vietnamien sont impliqués dans ce trafic.
- celui du Moyen Orient (Yémen et Oman notamment) où elle est considérée comme un matériau de valeur pour la fabrication du manche des poignards de cérémonie ou jambiyas. Ce marché tend à diminuer, la corne d’animaux domestiques étant proposée de plus en plus souvent.

La deuxième cause de disparition de l’espèce est la destruction de son habitat, liée à une urbanisation grandissante. En effet, la population humaine s’est fortement développée sur une grande partie de l’aire de répartition de l’espèce, ce qui a provoqué une augmentation de la demande en terrains. Son habitat s’est donc réduit ou a été transformé pour laisser place à des cultures, des habitations, des routes...

Malgré tout, de nombreux rhinocéros sont concentrés dans des zones protégées (parc national, réserve forestière, sanctuaire, aire de conservation...). La gestion efficace de certaines populations a abouti à la translocation des animaux en surplus pour former de nouvelles populations dans et en dehors de l’aire de répartition originelle de l’espèce. Des mesures de protection variées ont été mises en place comme la réintroduction et l’introduction de populations dans plusieurs pays, la chasse légale selon des quotas stricts ou la vente de surplus de rhinocéros vivants vers des destinations approuvées et acceptables afin de financer le renforcement des mesures anti-braconnage. Dans plusieurs pays, les populations sont gérées à la fois par l’Etat et le secteur privé, ce qui leur assure une meilleure survie à long terme. La vente d’animaux a en effet limité la chasse sportive sur les surplus de mâles, a apporté de nombreux revenus et a incité les entreprises privées à s’impliquer davantage dans la conservation.

Grâce aux efforts combinés des biologistes, des agents protecteurs de la nature, des chercheurs et des particuliers, notamment en Afrique du sud, les rhinocéros blancs du sud ont vu leur population passer de 20-50 animaux en 1895 à plus de 20 000 aujourd’hui. Malgré tout, la pression liée au braconnage subsiste et avec une population présente seulement dans un petit nombre de pays, cette sous-espèce reste vulnérable.

Malheureusement la situation s’est dégradée pour la sous-espèce du nord à cause de la guerre civile et de la pauvreté en République Démocratique du Congo et au Soudan, qui ont annihilé tous les efforts de conservation. La chasse illégale s’est particulièrement développée dans ces zones de conflits. Les combats civils ont provoqué non seulement la destruction de l’habitat de nombreuses espèces, mais aussi le déplacement des populations de réfugiés et l’accroissement de la demande en braconnage. En 1960, la population de rhinocéros blancs du nord était estimée à 2 250 individus présents dans 5 pays. En 1984, après plusieurs années de braconnage, ce nombre était tombé à 15 individus, uniquement présents dans le Parc National de la Garamba (RDC). En 2006 on n’en comptait plus que 4 et des études récentes sur le terrain laissent supposer que cette sous-espèce aurait disparu.

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