Panthère des neiges

Fiche Information

Nom scientifique : Panthera uncia

Mode de vie : Solitaire

Milieu : Hautes montagnes, habitat rocheux, de 500m à 5500m.

Taille : 1 à 1,3 m de long

Longévité : De 10 à 15 ans, jusqu'à 20 ans en parc

Maturité sexuelle : Entre 2 et 3 ans

Gestation : 90 à 105 jours

Reproduction : Janvier à Mars

Poids moyen : Entre 20 et 55 kg

Nourriture : Carnivore

Statut de conservation :
VU

Répartition géographique

eep
Cette espèce participe au programme d’élevage Européen.

Description

La panthère des neiges ou once est un membre de l’ordre des Carnivores et de la famille des Félidés. Bien qu’elle côtoie le lion, le jaguar ou le chat domestique au sein de cette famille, son plus proche cousin est le tigre. Contrairement à ce dernier ou au lion, elle est incapable de rugir avec force : ses cordes vocales sont moins développées que les leurs.

Le Saviez-vous ?

Les panthères des neiges font l’objet d’un programme d’élevage européen (EEP) auquel Thoiry participe.

Toutes les panthères du programme sont répertoriées dans un studbook qui permet de suivre leur généalogie et de planifier la reproduction en évitant les risques de consanguinité. Certains individus étant trop représentés sur le plan génétique (trop de descendants pour un même animal), ils doivent être exclus de la reproduction.

Particularité

Caractéristiques morphologiques

Le pelage est de couleur blanc crème allant jusqu’au gris. Il est recouvert de taches noires sur la tête, le cou et les pattes. Le reste du corps est parsemé de rosettes (ensemble de taches formant des anneaux grossiers). La face ventrale quant à elle est beaucoup plus claire. Cette coloration permet à la panthère des neiges de passer inaperçue dans son habitat : elle se fond ainsi avec les rochers enneigés.

Ses griffes longues et épaisses, sont rétractiles. Au repos, elles sont repliées dans leur fourreau de chair. Elle les utilise pour agripper une proie ou pour griffer le sol ou les arbres.
Ses crocs puissants lui permettent de « harponner » ses proies avec force, puis de transpercer leur cuir. Ses molaires aux arêtes pointues broient les os les plus résistants.
Sa langue est recouverte de papilles cornées recourbées qui jouent le rôle de râpe et permettent à l’animal de racler les petits morceaux de chair sur les carcasses.

Adaptations à la vie en altitude :
- L’once possède de nombreuses adaptations qui font de lui un champion des cimes :
- Un pelage très épais et long (les poils du ventre atteignent les 12 cm de long), qui protège du froid.
- Une queue aussi longue que le corps, qui fait office de balancier et permet d’avoir un meilleur équilibre, notamment quand l’animal saute. Elle procure également de la chaleur lorsque l’animal l’enroule autour de lui.
- Des cavités nasales larges qui permettent à l’air froid de se réchauffer avant d’atteindre les poumons.
- Des pattes élargies aux extrémités, qui jouent le rôle de raquettes des neiges et évitent à l’animal de trop s’enfoncer dans la neige.
- Des poils sous les pattes qui évitent de glisser sur la neige.
- Des membres antérieurs courts et des membres postérieurs longs qui le rendent très agile dans les escarpements rocheux.
- Des muscles puissants facilitant l’escalade.

Répartition géographique

La panthère des neiges vit en Asie centrale, dans douze pays sur les plus hauts sommets, Altaï, Himalaya, Karakoram, Hindu, Kush, Pamir et Tien Shan.

Habitat

L’espèce fréquente les steppes et plateaux de haute montagne (3 000 à 5 000 m d’altitude), composés d’escarpements rocheux et de falaises. On la retrouve parfois dans les forêts clairsemées de conifères, mais son terrain de prédilection est plutôt désertique, aride et froid.

Régime alimentaire

L’once est un carnivore opportuniste, il se nourrit en premier de proies faciles à attraper ou de charognes.

Il chasse principalement les chèvres et moutons sauvages (bharal, tahr, markhor, mouflon...), marmottes, petits rongeurs, lièvres et oiseaux.

Il est capable de s’attaquer à des proies trois fois plus grosses que lui. Cependant il n’a besoin de tuer une grande proie que 2 fois par mois en moyenne. Un mouflon peut ainsi nourrir un once seul pendant une semaine.

Solitaire, il chasse à l’affût, généralement au crépuscule ou à l’aube. Lorsqu’une proie est repérée, il s’en approche en se tapissant dans les rochers et lui saute brusquement dessus. Il l’agrippe par le flanc ou l’arrière-train puis la tue en la mordant à la nuque (brisure des vertèbres cervicales) ou à la gorge (étouffement).

Structure sociale

La panthère des neiges est un animal solitaire, mâle et femelle ne restent ensemble que durant une courte période pour s’accoupler, puis se séparent.

(Les territoires des femelles et des mâles se chevauchent largement et leur taille varie en fonction de la disponibilité en proies. Ainsi, au Népal où les proies sont plus abondantes, ils sont de 10 à 40 km², alors qu’en Mongolie ils peuvent dépasser les 140 km².) pas sur de cette donnée

La protection et la défense d’un territoire passent tout d’abord par un marquage olfactif et visuel de ses limites. Des sécrétions glandulaires, de l’urine ou des fèces sont déposées en des points stratégiques, aux limites du domaine. Un once qui se présente alors à ces «bornes» de marquage sait que le territoire est déjà occupé et va s’installer ailleurs. L’once possède des glandes au niveau de l’anus, sur le museau et entre les doigts. En se frottant sur les rochers, les arbres ou le sol, ou en les griffant, il les imprègne de son odeur.

Si les onces ne peuvent pas rugir, ils communiquent quand-même entre eux par divers grognements, grondements ou miaulements, mais aussi par des mimiques et postures variées.

Reproduction

- Durée de la gestation : 90 à 105 jours.
- Taille de la portée : 2 à 3 petits.
- Indépendance du jeune : 18 mois.
- Maturité sexuelle : 2 à 3 ans.
- Cette espèce se reproduit entre janvier et mars dans le milieu naturel.

La mère donne naissance à ses petits dans un abri rocheux. Elle les protège du froid en les recouvrant de sa fourrure épaisse. Les jeunes ont les paupières et les oreilles closes durant les 10 premiers jours de leur existence, elles s’ouvrent ensuite.

Ils sont sevrés vers 2 à 3 mois et commencent à suivre leur mère à la chasse. Ils la quitteront vers  18 mois, une fois qu’ils seront devenus des chasseurs efficaces.

La longévité de l’once est d’environ 10 à 15 ans dans le milieu naturel, et atteint les 20 ans en captivité.

Protection de l'espèce

A l’heure actuelle, il ne resterait plus que 2700 à 3400 onces dans le milieu naturel.

L’espèce est préservée par des lois internationales et nationales. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) l’a classée dans la catégorie « Vulnérable ». De plus, elle est placée en Annexe I de la Convention de Washington sur le commerce de la faune et de la flore menacées.

Les principales causes de la disparition de l’once sont la réduction du nombre de ses proies potentielles, le braconnage et les conflits avec l’Homme.

Par ailleurs, plus d’un tiers de son territoire est situé sur des frontières sensibles au niveau politique. Ce qui complique la gestion des actions de protection au niveau international. Les conflits militaires provoquent la destruction de son habitat, le déplacement des populations de réfugiés et accroissent la demande en braconnage.

Les menaces varient d’une région à l’autre. Ainsi, dans l’Himalaya, les problèmes rencontrés sont la diminution du nombre des proies qui entrent aussi en compétition avec le bétail, l’élimination des onces accusés à tort de tuer le bétail, les activités militaires, la croissance de la population humaine et la pauvreté.

En Afghanistan et au Pakistan, c’est la réduction ou la transformation de son habitat et le manque d’implication des gouvernements qui sont en cause. De plus, l’once est chassé illégalement pour sa peau, ses dents, ses griffes et ses os. La médecine traditionnelle asiatique utilise certaines parties de son corps pour soigner de nombreux maux alors qu’aucune efficacité n’a pu être prouvée scientifiquement.

Pour protéger efficacement l’once et maintenir des populations viables dans le milieu naturel, il faut protéger son habitat et les proies dont il se nourrit. Pour cela, il est nécessaire d’apprendre à mieux le connaître en identifiant ses besoins exacts, tout en tenant compte des populations locales et de leurs besoins. Cela suppose un travail en collaboration avec les gouvernements et les populations locales.

Ainsi, des études de terrain sont en cours afin de déterminer le statut de l’espèce, ses effectifs, ses comportements, son exploitation du milieu, ses relations avec l’homme… En collectant et analysant plusieurs types de données, les chercheurs peuvent appréhender l’espèce dans sa globalité (écosystème, dynamique de ses populations, génétique...) et mettre en place les programmes de conservation les plus adaptés.

En parallèle, la plupart des programmes sont axés sur les avantages que les populations locales pourraient retirer de leur implication dans la conservation de l’espèce et de son environnement : création d’emplois, amélioration des conditions de vie, préservation et développement d’une région…