Eléphant d'Afrique

Fiche Information

Nom scientifique : Loxodonta africana

Mode de vie : En sociétés matriarcales

Milieu : Habitats très variés : forêts, savanes, zones marécageuses. Pouvant survivre de longues périodes sans boire, on les trouve également (mais en faible densité) dans des zones désertiques en Namibie et au Mali.

Taille : 3,5 à 4 m pour le mâle et 2,5 à 3 m pour la femelle

Longévité : 60 à 70 ans

Maturité sexuelle : 10 à 12 ans

Gestation : 22 Mois

Reproduction : Polygyne, c’est à dire qu’un même mâle se reproduit avec plusieurs femelles

Poids moyen : 3 à 6 tonnes

Nourriture : végétarien

Statut de conservation :
VU

Répartition géographique

Description

L’éléphant est un membre de l’ordre des Proboscidiens (en grec, «proboscis» signifie «trompe») et de la famille des Eléphantidés.

Des études génétiques récentes suggèrent qu’il existerait au moins deux espèces distinctes d’éléphant d’Afrique : l’éléphant de savane (Loxodonta africana) et l’éléphant de forêt (Loxodonta cyclotis). Des différences morphologiques (les éléphants de forêt sont plus petits) et comportementales permettraient également de séparer ces deux espèces. Certains biologistes envisagent même l’existence d’une troisième espèce : l’éléphant d’Afrique de l’ouest. Des recherches sont encore en cours pour statuer sur cette nouvelle classification.

Le Saviez-vous ?

- Les éléphants d’Afrique se distinguent des éléphants d’Asie par plusieurs différences morphologiques.

L’éléphant d’Asie a de petites oreilles, 2 bosses sur le front, le dos bombé, et le bout de sa trompe ne possède qu’une seule «lèvre». C’est tout le contraire pour l’éléphant d’Afrique : grandes oreilles, dos creux, front plat et trompe à 2 «lèvres» qui lui permettent de pincer pour attraper.



- La reconnaissance de soi : les connaissances actuelles permettent d’avancer que l’éléphant est, avec le dauphin, certains corvidés, l’humain, et certaines espèces de grands singes, l’une des rares espèces animales à réussir le test du miroir. Lorsqu’on marque d’une tache le front d’un éléphant en un point qu’il ne peut voir directement et qu’on lui présente un miroir, il passe sa trompe sur la tache, démontrant ainsi qu’il a reconnu son image et donc qu’il a conscience de lui-même !



- En moyenne les éléphants se déplacent à une allure de 5 à 8 km/h mais ils peuvent atteindre 40 km/h en allongeant et en accélérant leurs foulées.



- Les cimetières d’éléphants sont en fait des zones où les vieux individus qui ont perdu la plupart de leurs molaires, trouvent une nourriture plus facile à consommer. C’est le cas dans les zones marécageuses par exemple.



- Ce sont des mammifères herbivores à la peau très épaisse. C'est pour cela qu'ils sont aussi appelés pachydermes, pachy- signifiant épais en grec et -derme la peau.

Particularité

Caractéristique morphologique



- Hauteur au garrot : 3,5 à 4 m pour le mâle et 2,5 à 3 m pour la femelle.

- Poids du mâle : 4 à 6 tonnes en moyenne. 

- Poids de la femelle : 3 à 4 tonnes en moyenne. 

- Les mâles sont plus grands que les femelles.



- Les éléphants sont les plus gros animaux terrestres.



- Ils possèdent un nez unique dans le règne animal. La trompe résulte de la fusion du nez et de la lèvre supérieure. Elle est dépourvue d’os, peut mesurer jusqu’à 1,5 m et peser jusqu’à 135 kg. Son extrémité est terminée par deux «lèvres» préhensiles (une seule chez l’éléphant d’Asie) ayant des fonctions analogues à des doigts et capables d’arracher l’herbe ou les feuilles avec dextérité. Composée de nombreux muscles, cette trompe peut soulever des objets de 250 kg.



- Leurs incisives supérieures se sont développées en défenses pouvant mesurer 2,5 m et peser 60 kg. Elles sont présentes chez la femelle comme chez le mâle. Les autres dents se limitent à 2 molaires inférieures et 2 molaires supérieures qui sont remplacées 3 fois dans la vie de l’éléphant. Au fur et à mesure que les molaires grossissent et s’usent, elles sont poussées vers l’avant par une autre molaire et finissent par tomber.



- Leur peau est assez épaisse (2 à 3 cm), mais elle est très fragile : l’épiderme est très fin (1 mm seulement d’épaisseur) et le derme très sensible (car très innervé). Voilà pourquoi ils doivent en prendre soin : bains de boue, de poussière ou d’eau permettent d’éliminer les vieilles peaux, les parasites et surtout de recouvrir le corps d’une gangue protectrice de boue qui protège des coups de soleil.



- Leurs oreilles sont de véritables machines à refroidir le corps. Elles sont fortement irriguées et très fines par endroits. Un éléphant qui a chaud va battre des oreilles. Le sang qui arrive au niveau des capillaires sanguins est refroidi et par circulation permet de rafraîchir tout le corps.



Répartition géographique



Autrefois, les éléphants étaient largement répandus du sud du Sahara à la pointe sud de l’Afrique et de la côte ouest à la côte est.



Actuellement l’espèce subsiste dans 37 pays d’Afrique sub-saharienne mais elle est considérée comme éteinte au Burundi (années 70), en Gambie (1913) et en Mauritanie (Années 80).



Les populations actuelles sont fragmentées et essentiellement cantonnées aux aires protégées.



Les éléphants occupent des habitats très variés : forêts, savanes, zones marécageuses. Pouvant survivre de longues périodes sans boire, on les trouve également (mais en faible densité) dans des zones désertiques en Namibie et au Mali.



Régime alimentaire



Leur régime alimentaire est de type végétarien : feuilles, racines, écorces, herbes. Chaque jour ils peuvent consommer de 100 à 300 kg de nourriture et boire jusqu’à 190 l d’eau. Pendant la saison des pluies, ils mangent essentiellement des graminées et des grandes plantes de zones humides telles que des papyrus et des typhas (ou massettes). Dans la savane, au cours de la saison sèche, ils se nourrissent plutôt de feuilles d’arbres et de buissons épineux.



Les éléphants sont actifs pendant le jour mais dans les zones perturbées par les humains, ils peuvent devenir plus nocturnes.



Structure sociale



Les éléphants vivent en société matriarcale, la matriarche étant la femelle la plus âgée du groupe. C’est elle qui décide des déplacements de toute la troupe composée de femelles apparentées et de jeunes mâles immatures.



Arrivés à maturité, les mâles quittent la harde et vivent seuls ou en groupe de mâles. Vers l’âge de 25 ans, ils commencent à entrer en compétition pour la reproduction. Ils montrent leur dominance en redressant et secouant la tête, la trompe et les oreilles, tout cela agrémenté de barrissements retentissants. 

Ils peuvent communiquer entre eux sur de très longues distances en utilisant des vocalisations inaudibles pour l’oreille humaine (infrasons).



Reproduction



L’espèce est dite polygyne, c’est à dire qu’un même mâle se reproduit avec plusieurs femelles.



Chez le mâle, la période d’activité sexuelle est appelée musth. Le taux de testostérone augmente alors considérablement et l’animal devient plus agressif. Des sécrétions sont alors émises par des glandes temporales de part et d’autre de la tête et des écoulements sont nettement visibles.



Les éléphants n’ont pas de véritable période de reproduction. Toutefois les naissances sont plus nombreuses en période des pluies (nourriture abondante) qu’en période de sécheresse.



Le jeune vient au monde dans un groupe de jeunes mâles et de femelles apparentées. Ces femelles assistent la mère dans les soins parentaux. Les jeunes peuvent même être allaités par d’autres femelles que leur propre mère.



Les femelles donnent naissance à un petit tous les 4 à 9 ans seulement. Les jeunes précédents sont sevrés quelques mois avant la naissance des nouveaux petits. Les filles restent dans leur harde natale toute leur vie alors que les mâles la quittent lorsqu’ils ont atteint la maturité sexuelle.



- Durée de gestation : 22 mois.

- Taille de la portée : 1 petit (rarement 2). 

- Poids à la naissance : 120 à 130 kg. 

- Maturité sexuelle : 10 à 12 ans. 



La longévité de l’éléphant est de 60 ans en moyenne dans le milieu naturel et peut atteindre 70 ans en captivité.



Protection de l'espèce



La taille imposante des éléphants les rend invulnérables face aux autres animaux. L’Homme est donc le seul prédateur des individus adultes. En revanche les jeunes peuvent être attaqués par des lions et des hyènes. Lorsque les femelles de la harde sentent un danger, elles placent les petits au centre du groupe.



Le braconnage pour l’ivoire et la viande a longtemps été la principale cause de déclin de l’espèce. Les défenses étaient utilisées en bijouterie, pour faire des touches de piano ou de nombreux objets d’art et de décoration. Au Japon, le sceau utilisé pour les documents officiels était en ivoire. Les principaux importateurs étaient alors l’Europe, l’Amérique du nord, le Japon, Hong Kong, Singapour et l’Inde.



De 1979 à 1989, on estime que la population totale d’éléphants a chuté de 1,2 million à 600 000 individus. En 1989, la commercialisation de l’ivoire fut alors interdite et des mesures anti-braconnage prises dans plusieurs pays.



Aujourd’hui, bien que ce braconnage soit encore significatif dans certaines régions d’Afrique centrale notamment, la fragmentation et la réduction de l’habitat dues à l’expansion des populations humaines, constituent la menace majeure. Ceci s’accompagne d’un nombre croissant de conflits Hommes-éléphants, les éléphants étant amenés à pénétrer de plus en plus sur des terres cultivées.



Depuis plusieurs années, les efforts de conservation menés en Afrique du sud et en Afrique de l’est ont permis une augmentation des populations dans ces régions avec pour conséquence, la relance du débat sur le commerce de l’ivoire. L’Afrique du sud, le Zimbabwe, le Bostwana et la Namibie se plaignent des dégâts causés par les éléphants dans les cultures, de la perte des revenus liés à l’arrêt de la chasse et de l’augmentation des conflits Hommes-éléphants.



C’est ainsi que l’espèce, classée dans la catégorie Vulnérable de la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et classée en Annexe I de la CITES depuis 1989, a été déclassée en Annexe II dans ces régions : Bostwana, Namibie et Zimbabwe en 1997 et Afrique du sud en 2000. Actuellement, un marché légal existe donc à nouveau entre ces pays et le Japon essentiellement.



Parallèlement, un problème de surpopulation se pose pour les éléphants confinés dans certaines zones protégées. Des translocations vers des zones peu peuplées et l’utilisation de méthodes contraceptives sont aujourd’hui une alternative heureuse à l’abattage des animaux.

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